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Notre fondateur, notre histoire

Fidèles à la vision de notre fondateur, nous cherchons à « trouver Dieu en toutes choses » et à nous consacrer Ad Majorem Dei Gloriam, « à la plus grande gloire de Dieu » et au bien de toute l’humanité. Nous le faisons en collaborant – collaboration vécue dans la gratitude avec des personnes qui partagent nos valeurs, des laïcs notamment qui font partie de la famille jésuite élargie. 

Ignace de Loyola

Iñigo López de Loyola, mieux connu sous le nom de saint Ignace de Loyola, naquit en 1491 dans une famille de petite noblesse du Pays basque espagnol. Ignace était le plus jeune de 13 enfants et il vécut ses années de formation loin de Loyola, à la cour du roi de Castille, en qualité de page du trésorier du royaume. Il passait ses journées à courtiser les femmes, à s’entraîner au combat et à jouer. 

Il se tailla rapidement une place dans l’armée et sur le champ de bataille. Le 20 mai 1521, lors de la bataille de Pampelune, Ignace et ses camarades refusèrent de se rendre aux forces françaises supérieures qui assiégeaient le château. Dans l’action, Ignace fut grièvement blessé ; un boulet de canon lui brisa la jambe. 

Il dut rester au lit la majeure partie de l’année suivante, en convalescence chez lui à Loyola. Pour passer le temps, il demanda des romans de chevalerie et des récits de bataille, mais on lui apporta une vie de Jésus et un recueil de vies de saints. Ses lectures lui firent prendre conscience peu à peu que ses vieux phantasmes de prouesses guerrières et de conquêtes galantes lui laissaient un sentiment de vide, tandis que lorsqu’il s’imaginait mettre sa vie au service du Christ, il se sentait plein d’énergie. Cette expérience de la désolation et de la consolation fut son initiation au discernement des esprits. Il décida de changer de vie et de se donner à Dieu. 

En 1522, guéri de ses blessures, il partit en pèlerinage. Après avoir déposé son épée au pied de la statue de Notre-Dame de Montserrat et donné ses riches vêtements, derniers vestiges de son ancienne vie, à un mendiant croisé sur la route, il s’installa dans une grotte à l’extérieur de la ville voisine de Manresa. Il y passa près d’un an à servir les déshérités et à prendre des notes sur ses expériences de prière : ces notes deviendront un jour les Exercices spirituels, cadre de retraite dirigée que nous utilisons encore aujourd’hui. 

Ignace rêvait de servir en Terre sainte. Il s’y rendit, mais fut finalement refoulé par les gardiens franciscains des lieux saints en raison de la situation politique précaire qui prévalait à l’époque. Il se retrouva finalement à Paris, déterminé à faire des études pour devenir prêtre et être mieux à même de guider les gens sur le plan spirituel. 

À Paris, Ignace rencontra François Xavier et Pierre Favre. Il leur présenta les Exercices spirituels et les trois étudiants en théologie se lièrent d’amitié. En 1534, avec quatre autres compagnons, ils firent vœu de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, jetant ainsi les bases de ce qui allait devenir l’ordre des jésuites. Le 27 septembre 1540, le pape Paul III reconnut officiellement la Compagnie de Jésus comme ordre religieux avec Ignace comme premier Père général. 

Les premiers compagnons : icône contemplative de Julius Spradley

L'histoire continue

Dès le départ, les premiers jésuites considérèrent que leur mission les appelait à vivre dans le monde et à rejoindre les gens là où ils se trouvaient. Pour paraphraser Jérôme Nadal, le monde était leur monastère. C’est ainsi qu’ils partirent en mission un peu partout en Europe, en Amérique, en Asie et ailleurs. Souvent, ils adoptaient les coutumes des pays exotiques où on les avait envoyés. 

Même si les premiers jésuites tenaient la Compagnie pour un ordre missionnaire, constamment en mouvement, ils eurent tôt fait de comprendre qu’à l’aube des temps modernes, l’éducation serait l’un des moyens les plus efficaces de servir le Peuple de Dieu. C’est ainsi qu’ils entreprirent de fonder des collèges, s’engagèrent dans la recherche et se mirent à étudier des disciplines indépendantes de la théologie et de la philosophie. 

Leur apostolat fut souvent fructueux. Avec le succès vinrent les ennemis. On se méfiait de ces prêtres qui s’engageaient dans le monde et les disciplines profanes ; on contestait leur approche missionnaire ; on enviait l’influence qu’ils avaient sur les puissants. En 1773, d’énormes pressions exercées par un nombre croissant de cours européennes convainquirent le pape Clément XIV de publier le décret Dominus ac Redemptor qui supprimait la Compagnie de Jésus. Du coup, 23 000 jésuites seraient mis à pied. 

Le pape Clément comptait sur les chefs d’État pour faire appliquer son décret, mais la Grande Catherine s’y refusa et permit à la Compagnie de survivre en Russie. Ce n’est qu’après de nombreuses années et à la suite d’efforts persistants qu’un nouveau pape, Pie VII, rétablit entièrement la Compagnie en 1814. 

Quelque 200 ans plus tard, le premier pape jésuite, François, était élu à la tête de l’Église. Et les jésuites, renouvelés sous la direction du père Pedro Arrupe, leur 28e Supérieur général (1965-1983), qui mit l’accent sur le lien entre la foi et la justice, continuent d’œuvrer pour la plus grande gloire de Dieu et le bien universel. 

Dirigés aujourd’hui par le Père général Arturo Sosa et guidés par nos Préférences apostoliques universelles, nous répondons aux signes des temps en cherchant toujours à indiquer la voie vers Dieu, à accompagner les plus vulnérables, à construire un avenir porteur d’espérance et à préserver notre maison commune. Notre œuvre en est une de réconciliation : réconcilier toute la création avec Dieu, resserrer les liens avec les amis comme avec les étrangers, compagnons toujours, ensemble sur la route.