Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility

Peter Barada est probablement né vers 1812 d’un Espagnol du nom d’Antoine et d’une femme noire du nom de Felicite, qui était esclave de Louis Barada. Né à Saint-Louis en 1792, Louis Barada a vécu à Saint-Charles la majeure partie de sa vie, travaillant dans les entreprises de boucherie et de meunerie. Il a également aidé à la construction de l’église en pierre Saint-Charles-Borromée en 1828 et en fut l’un de ses administrateurs jusqu’à sa mort en 1852. En mai 1832, Peter fut contraint de quitter sa famille à Saint-Charles quand Louis le vendit aux jésuites du noviciat St. Stanislaus dans la ville voisine de Florissant; il n’avait pas encore 20 ans à ce moment. Sur les 513 $ de son prix d’achat, 200 $ ont été payés en aumônes de l’église St. Ferdinand gérée par les jésuites à Florissant et les jésuites J.B. Smedts et Peter Verreydt ont été témoins de sa vente.

Acte de vente pour Peter, vendu par Louis Barada de Saint-Charles au Missouri aux jésuites du noviciat St. Stanislaus le 1er mai 1832.

À son arrivée à Florissant, Peter a tenté de recréer les réseaux familiaux qui ont contribué à rendre la vie dans les conditions brutales de l’esclavage plus supportable. Alors qu’il travaillait à St. Stanislaus, Peter a rencontré Marian, qui a été asservie au fermier local, le major Richard Graham. Peter et Marian se sont mariés le 30 décembre 1843 et ils ont eu trois enfants : Elizabeth (née en septembre 1845), Gabriel (né en octobre 1847) et Thomas William (né en avril 1849). Les archives indiquent que Peter peut également avoir adopté le nom de famille « Queen » pour représenter sa parenté grandissante avec les autres esclaves du noviciat. Les familles Queen et Hawkins de St. Stanislaus ont servi de témoins au mariage de Peter ainsi que de parrains de ses enfants, ce qui montre comment les réseaux de parenté ont été rétablis malgré la migration forcée intrinsèque à l’esclavage.

En 1849, la même année que la naissance de son plus jeune enfant, Peter a été vendu loin de sa famille à Florissant et a été forcé à travailler au collège géré par les jésuites, le St. Joseph’s College à Bardstown au Kentucky. Les archives indiquent que les jésuites croyaient que la présence de Peter et de Marian avait « grandement nui » aux autres esclaves de St. Stanislaus. Il est difficile de déterminer le contexte et la signification de cette affirmation. Les jésuites craignaient que l’exemple donné par les esclaves agissant « immoralement » puisse influencer d’autres esclaves. Il est également possible que Peter et Marian alimentaient une résistance parmi la communauté asservie, et les jésuites, se sentant menacés par la perspective d’une confrontation ou d’un soulèvement, ont décidé de vendre Peter pour tenter de minimiser les ennuis. Quelle que soit la raison, Peter a été forcé d’abandonner sa femme et ses jeunes enfants et de traverser les frontières de l’État malgré les règlements jésuites interdisant la séparation des familles. Peter a laissé la petite somme d’argent qu’il avait aux jésuites pour subvenir aux besoins de sa famille. Marian a retiré l’argent au cours des mois suivants. Il est difficile d’imaginer la douleur qu’il a ressentie en quittant sa femme et ses jeunes enfants, l’aîné n’ayant alors que trois ans.

Annonce pour la capture de Peter, qui s’est enfui du St. Joseph College de Bardstown au Kentucky. Au moment où la publicité fut publiée dans le journal du 13 novembre 1849, Peter avait déjà été arrêté et emprisonné.

Quelques semaines après avoir été forcé de se rendre au Kentucky et de commencer à travailler sur le campus de St. Joseph, Peter s’est enfui. Le père Peter Verhaegen, alors président du St. Joseph’s College et ancien président du l’Université de Saint-Louis, a publié une annonce dans les journaux locaux, offrant une récompense de cinquante dollars pour « l’arrestation de Peter et son incarcération dans la prison de Bardstown », annonce publiée dans les journaux pendant trois jours, du 10 au 13 novembre 1849. Peter s’est fait attraper peu de temps après son évasion. Le 13 novembre 1849, le même jour que l’affichage de la troisième publicité, les consulteurs jésuites de la province du Missouri se sont demandés « si nous devrions vendre l’esclave Peter, qui s’est enfui et passe maintenant du temps en prison [à] (Louisville). » Finalement, ils ont convenu à l’unanimité qu’« il devrait être vendu ». Après avoir connu une migration forcée, une séparation de sa famille et un emprisonnement, Peter Barada-Queen a été vendu. Nous ne savons pas si lui et sa famille ont été réunis.

Environ un mois plus tard, les jésuites ont commencé à débattre de la façon de dépenser les revenus de la vente de Peter. Ils ont accepté d’utiliser les recettes pour acheter une femme asservie nommée Mary Hoppins Queen. Mary était la veuve de Gabriel Hawkins (Queen) et l’épouse d’Augustine Queen, tous deux ayant été tenus comme esclaves par les jésuites du Missouri. Les jésuites ont peut-être acheté Mary pour maintenir leur règle contre le fractionnement des familles; ils ont prétendu l’avoir fait pour l’empêcher d’être potentiellement séparée de son mari Augustine si son propriétaire décidait de la déménager ou de la vendre à un autre propriétaire d’esclaves. L’adhésion des jésuites aux interdictions de séparer les familles réduites en esclavage était cependant incohérente, car ils ont utilisé les recettes résultant de la séparation de la famille de Peter Barada pour préserver la famille de Mary et d’Augustine.

Acte de vente pour Mary Hoppins Queen, achetée par les jésuites avec les fonds qu’ils ont obtenus en vendant Peter.

Nous ne savons pas encore ce qu’il est advenu de Peter Barada (ou Queen). Sa femme et ses enfants sont restés des esclaves de la famille Graham et ils ont été légués aux héritiers de Richard Graham à sa mort en 1857. Nous continuerons de mettre à jour cette page au fur et à mesure que nous en apprendrons davantage sur Peter et sa famille et nous espérons que d’autres recherches permettront de mieux comprendre à quoi ressemblait leur vie.

Pour en savoir plus sur nos efforts pour prendre contact avec les descendants d’esclaves, veuillez cliquer ici. Si vous pensez être un descendant de la famille de Peter Barada (ou Queen), nous vous invitons à nous contacter à l’adresse courriel shmr@jesuits.org ou par téléphone au 314-758-7159.

Cette recherche a été compilée par Kelly L. Schmidt et Ayan Ali. Citation recommandée : Kelly L. Schmidt et Ayan Ali, Peter [Barada-Queen] and His Family, Projet « Esclavage, histoire, souvenir et réconciliation », 2020.

Mise à jour : juillet 2020

4511 W. Pine Blvd.
St. Louis, MO 63108

SHMR@jesuits.org
314.758.7159