Études :
Baccalauréat ès arts spécialisé en études médiévales, St. Michael’s College, Université de Toronto; diplôme de philosophie, Regis College, Université de Toronto; maîtrise en théologie pastorale, Regis College, Université de Toronto; baccalauréat en théologie, Regis College, Université de Toronto
Une expérience particulièrement importante pour toi pendant ta formation?
Un des moments les plus importants de ma formation a été l’expériment du pèlerinage au noviciat. Je suis parti pour plusieurs semaines et j’ai dû quêter ma nourriture et mon hébergement pour me rendre au sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré (environ 30 km au nord de Québec) depuis le noviciat de Montréal. J’y suis arrivé, puis j’ai continué jusqu’à Halifax, en Nouvelle-Écosse, ce qui était une aventure en soi (mais pas à pied!). Pas de plans : je devais m’en remettre à la Providence. J’ai confié à des amis qu’avant cette expérience, j’acceptais l’idée de la Providence. Mais depuis, la Providence est devenue une conviction intégrale fondée sur une expérience burinée en moi. Pour une fois dans ma vie, il n’y avait que Dieu et moi, et une confiance complète en lui pour m’en sortir. Le fait de marcher tous les jours sur une route parfois accidentée, d’affronter un printemps plus froid en montant vers le nord, de composer avec des blessures, tout cela a produit une qualité de solitude avec Dieu bien différente de mes 40 jours de silence pendant les Exercices spirituels. Là, j’avais un toit et des repas préparés pour passer la journée en contemplation. Pendant le pèlerinage, mon corps avait autant besoin de l’aide de Dieu que mon esprit, et il n’y avait rien de garanti.
J’ai rencontré des gens formidables : des laïcs, des prêtres séculiers, des religieux. Ils m’ont aidé. Et la rencontre semblait toujours réconforter les deux parties: un couple âgé, qui n’avait jamais perçu à quel point ils étaient chrétiens; la propriétaire d’un gîte touristique qui demandait des prières pour son fils dont la vie avait dérapé; un jeune homme, heureux de rencontrer un novice dans une société où il pensait que la pratique religieuse avait disparu.
Je ne saurai sans doute jamais ce que Dieu accomplissait dans la vie des personnes que j’ai croisées ni en quoi cette rencontre les a aidées. C’est leur histoire. Mais je crois qu’Il était là. Pour moi, ce fut une longue classe de vie spirituelle.