Biographie :
Le frère Brent Gordon sj est né à Fayetteville, en Caroline du Nord ; toutefois il a grandi à Orlando, en Floride. Ses parents étaient d’avides lecteurs et ils lui ont inculqué à la fois l’amour des livres et de l’éducation. En huitième année, à l’occasion d’un projet scolaire, il est tombé sur l’œuvre du mythologue Joseph Campbell ; cela lui a inspiré une passion pour les histoires et le rôle qu’elles avaient dans les traditions religieuses. Sa passion avait pris une grande importance au moment où il est entré à l’université et Brent a commencé à se demander en quoi il croyait. Cela l’a mené jusqu’au baptême et à son entrée dans l’Église catholique en novembre 2012. Toutefois, même s’il envisageait de poursuivre une carrière universitaire (aujourd’hui, dans une université catholique !), Brent a discerné un appel différent un an plus tard. Attiré par une vie de service dans l’Église, Brent est entré au séminaire pour devenir prêtre dans le diocèse de Pensacola-Tallahassee. Plus il se rapprochait du Seigneur et approfondissait sa vie de prière, plus il a senti que le Seigneur l’appelait encore ailleurs. Après trois ans comme séminariste, Brent a laissé le séminaire afin de discerner une vie religieuse avec les jésuites. Au cours de l’année qui a suivi, il a enseigné la religion et l’écriture en huitième année et a commencé à parler à un directeur des vocations jésuites. Un an plus tard, il était accepté dans la Compagnie de Jésus au noviciat de Gran Coteau, en Louisiane. Lors de son exploration de la signification de son intimité avec le Seigneur et en accompagnant les autres à titre de jésuite, Brent s’est rendu compte qu’il était appelé à devenir un frère et non un prêtre. Il a prononcé ses vœux comme frère jésuite en août 2020. C’est une vocation et un appel du Seigneur pour lequel il reste extrêmement reconnaissant.
Diplômes universitaires :
baccalauréat en études classiques et religion de l’université de Floride; maîtrise en histoire des religions de l’Université de Floride; baccalauréat en philosophie du Collège du séminaire de St-John Vianney.
Qu’est-ce qui vous a attiré à devenir jésuite ? Et à devenir un frère jésuite ?
Même quand j’étais séminariste, j’avais un intérêt et j’étais attiré par les trois vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, et aussi par la vie religieuse communautaire et par la spiritualité partagée des ordres religieux. De plus, je savais que j’aimais beaucoup l’enseignement et qu’à titre de prêtre diocésain, je serais en paroisse et non pas dans des écoles. Néanmoins, j’avais décidé que Dieu voulait que je fasse le sacrifice de ces désirs afin de le servir et de servir l’Église. Au cours d’une retraite silencieuse de huit jours, cela m’a frappé tout à coup que Dieu ne me demandait pas de sacrifier toutes ces choses (j’avais tout simplement pensé qu’il le demandait sans l’avoir consulté). Me tournant (finalement !) vers le Seigneur et priant pour connaître où je devais aller, j’ai découvert que les jésuites correspondaient le mieux, non seulement en fonction de mes intérêts et de ma personnalité, mais aussi comme communauté dans laquelle j’étais soutenu pour continuer à parler à — et à écouter — Dieu.
Quand j’ai demandé à entrer dans la Compagnie, je n’avais pas considéré devenir frère. J’avais passé trois ans à étudier pour la prêtrise et je présumais que je continuerais dans cette direction. Et pourtant, l’idée de devenir frère est restée avec moi, même si j’ignore pourquoi. J’ai passé quelque temps à essayer de comprendre ce que cela voulait dire d’être un frère jésuite (j’y pense encore souvent). Pour moi, une grande partie de cette vocation est d’aider à former et entretenir des espaces où les autres, et surtout mes compagnons jésuites, peuvent venir pour mieux comprendre et pour se mettre plus intimement à la suite du Seigneur. Au cœur de tout cela, ce qui m’a attiré à être un frère jésuite, c’est le Christ. C’est la vie à laquelle il m’invite : pourquoi ? Et qu’est-ce que cette invitation signifie pour moi ? Cela est un mystère qu’il me reste à vivre.
Décrivez un moment de votre vie apostolique qui a eu de l’impact pour vous
Une de mes premières affectations comme novice a été d’aider à l’école secondaire catholique Trinity, dans le nord de Saint-Louis. Quoique je n’étais pas certain de ce que je ferais exactement, je savais que l’école était à majorité afro-américaine, plusieurs venaient de Ferguson, et ainsi j’ai imaginé que mon travail serait en lien avec la réconciliation raciale. Toutefois, ce qui était le plus nécessaire quand je suis arrivé était le travail d’entretien et de plomberie. Je n’avais aucune compétence dans ce domaine, mais après avoir suivi un plombier pendant son travail — et regarder plusieurs vidéos sur YouTube — je suis devenu assez compétent pour réparer les toilettes. Après à peine deux semaines, il y a eu un urgent besoin pour enseigner différentes périodes de l’histoire des États-Unis et les affaires courantes (des sujets où j’étais à peine plus compétent que la plomberie). Ma semaine a débuté avec une alternance de journées d’enseignement et de plomberie — un fait que les étudiants trouvaient très drôle. Cette expérience m’a appris que le service équivaut à répondre aux besoins du mieux qu’on peut. Souvent, il y a sans doute des personnes plus expérimentées ou compétentes pour une tâche ou l’autre ; mais je dois faire ce que je peux jusqu’à ce que ces personnes arrivent.
Quels sont vos livres, films, musiques et émissions de télévision préférés depuis que vous êtes entré dans la Compagnie ? Et pourquoi les aimez-vous ?
Great British Baking Show. Je suis un admirateur invétéré de tout ce qui est pâtisserie et boulangerie (surtout le pain), et j’aime aussi qu’il y a moins de drame que dans les autres compétitions télévisées. Plus que tout, ce que j’aime de cette émission c’est que tous les jeudis (quand nous le regardons), il y a environ 10 jésuites rassemblés autour de la télévision — peut-être deux ou trois d’entre eux ont de l’intérêt dans la boulangerie et la pâtisserie.
Nommez un fait intéressant vous concernant qui n’est pas connu de tous ?
Pendant quelques années au secondaire et puis au collège, j’ai été un sculpteur de ballons amateur. Il m’arrivait à l’occasion de me porter volontaire dans des événements scolaires ou des fêtes, et je sculptais les traditionnels chiens, girafes, lapins (en toute justice, ce sont des chiens avec des proportions légèrement différentes), chapeaux, épées, fleurs, mais pas de bicyclette toutefois (beaucoup de gens demandent des ballons en forme de bicyclette).
Décrivez la vie d’un frère jésuite. Mais vous ne pouvez le faire qu’avec six mots.
Il doit grandir, je dois diminuer.