Études
Baccalauréat en philosophie, University of California, Berkeley; maîtrise en théologie pastorale, Regis College, University of Toronto; baccalauréat en théologie, Regis College, University of Toronto; maîtrise en théologie, Regis College, University of Toronto
L’histoire de ta vocation, mais en six ou sept mots.
J’ai permis à Dieu de m’aimer.
Qu’est-ce qui t’apporte de la joie?
C’est une excellente question. Souvent, on me demande si je suis heureux. Et si je suis heureux de faire ce que je fais, ce qui n’est pas la même chose que la joie. J’étais très heureux avant d’être jésuite mais, pour une raison quelconque, je n’ai jamais vraiment reconnu la joie que je ressentais dans cette forme précoce de bonheur. Je pense que c’est parce qu’avant d’être jésuite, il y avait toujours du donnant-donnant dans mon bonheur. Je me sentais surtout heureux quand on me donnait quelque chose en échange de ce que j’avais donné, ou alors quand je recevais quelque chose gratuitement. Comme l’amour que m’ont donné mes parents. En tant que jésuite, je ne fais pas seulement l’expérience du bonheur, mais aussi d’une joie qui naît de ce que je n’attends rien en retour de ce que j’essaie de donner. Ce que je tente de faire, c’est de montrer le Christ. Et c’est en cela que je trouve une joie incroyable. Un jour à San Quentin, je suis tombé sur un groupe de détenus qui avaient formé un cercle biblique impromptu. « Manny, tu peux nous faire un service de communion ? », m’ont-ils demandé en me voyant arriver. Quelle joie cela m’a procurée ! Parce que j’ai vu, dans leurs yeux, leur amour pour le Christ. Leur désir de le suivre comme j’essaie de le faire. Je ne sais pas d’où venait cette joie. C’était comme si j’entrevoyais leur relation au Christ et que je sentais que j’en faisais partie. Cela n’arrive pas tous les jours, bien sûr, mais assez souvent quand même pour me soutenir dans cette vocation étrangement belle.