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Peter Queen (ou Hawkins) était le premier enfant né d’un couple d’esclaves dans la mission du Missouri. Surnommé « Little Peter », il a continué à vivre au séminaire Saint Stanislaus Seminary jusqu’à sa mort vers 1907 et ce, même après son émancipation.

Thomas et Mary (appelée Polly ou Molly) Brown, Moses et Nancy Queen et Isaac et Susan Hawkins (également connus par Queen) ont été forcés de quitter la plantation jésuite de White Marsh du Maryland pour aider les jésuites à fonder la mission du Missouri en 1823. Ils se sont installés à Florissant au Missouri et ils ont aidé à fonder Saint Stanislaus, le séminaire et la ferme jésuites. Les trois couples étaient séparés de leur famille et de leurs proches; Moses et Nancy ont été forcés de laisser leurs enfants derrière eux. Deux autres familles – environ 16 personnes au total dont Jack et Sally Queen et Proteus et Anny Hawkins (parfois désignées par le nom de famille Queen) et leurs enfants – furent forcées de déménager de White Marsh pour se rendre Missouri en 1829. Au fil du temps, le nombre de personnes détenues en esclavage par les jésuites a augmenté grâce à la naissance d’enfants et à travers les achats et les « cadeaux ».

Au fur et à mesure que la nouvelle mission du Missouri se développait, les jésuites se sont appuyés sur le travail forcé au noviciat Saint Stanislaus Novitiate de Florissant et au Saint Louis College (aujourd’hui l’Université de Saint-Louis). À l’époque, l’Université de Saint-Louis et le Saint Francis Xavier College Church étaient situés au centre-ville entre ce que sont aujourd’hui les 9e et 10e rues, les rues Washington et Lucas. Les esclaves ont également été au service des jésuites dans les avant-postes missionnaires de Saint Charles et de Portage des Sioux au Missouri ainsi qu’à Sugar Creek au Kansas. Lorsque les jésuites ont commencé à faire fonctionner le Saint Louis College en 1829, ils ont transféré plusieurs esclaves du noviciat Saint Stanislaus Novitiate au collège à Saint-Louis. Leurs tâches au collège étaient similaires à celles au noviciat : l’agriculture, la cuisine, la lessive, le nettoyage des chambres et la conduite de wagons. En 1831, plus de 26 personnes étaient tenues en esclavage par les jésuites du Missouri. La majorité, au moins 20, travaillait à la ferme des jésuites à Florissant, mais les esclaves étaient transférés de Florissant à Saint-Louis et vice versa. En plus de ceux qu’ils possédaient, les jésuites, les évêques et le clergé locaux et d’autres ordres religieux se prêtaient ou louaient souvent leurs ouvriers asservis les uns aux autres ou à d’autres propriétaires d’esclaves, tout comme ils auraient pu prêter ou emprunter une pièce d’équipement.

L’inscription du registre de la mission du Missouri se lit comme suit : « Tous doivent aller travailler à cinq heures précisément et aucun ne peut cesser de travailler avant le son du cor, et si ces règlements ne sont pas respectés, il sera pris de leur temps, un ¼ le matin et une demi-heure au souper. Nul ne peut se servir d’un cheval pour lui-même sans permis sauf pour labourer ses jardins. Nul ne peut semer ou planter tout type de grain. Ils peuvent cultiver des légumes tels que des pommes de terre, des navets ou tout autre légume de leur choix. Personne ne peut être hors de chez lui en dehors des heures permises, c’est-à-dire après 9 heures, sans raison valable et toujours avec un permis. »

Les esclaves étaient traités comme des biens. Leurs conditions de vie, en particulier dans les premières années de la mission, étaient en surpeuplement et les exposaient à des conditions météorologiques extrêmes. Ils ont subi des punitions physiques, notamment des coups de fouet. Bien que leurs propres politiques interdisaient aux jésuites de punir physiquement les esclaves, ils ont constamment enfreint leurs propres règles et ont battu des esclaves. De plus, bien que les jésuites aient des règlements pour garder intactes les familles réduites en esclavage, ils vendaient néanmoins des esclaves et les éloignaient de leur famille, parfois comme punition.

Malgré qu’ils aient enduré des conditions violentes et déshumanisantes, les esclaves ont développé des moyens de vivre une vie significative malgré leur asservissement. Les esclaves se soutenaient en tant que famille et parenté en organisant des rassemblements, en créant de la musique et de l’art et en maintenant des rituels et des pratiques spirituelles, pour ne citer que quelques-unes des façons dont les individus et les communautés ont résisté à l’esclavage.

Le catholicisme a très probablement été imposé aux premiers peuples que les jésuites ont tenus en esclavage. Les jésuites croyaient qu’il était de leur devoir de répandre le catholicisme à leurs esclaves et ils en ont baptisé beaucoup à l’église catholique. Cependant, beaucoup de ceux qui ont été forcés à quitter le Maryland pour le Missouri étaient catholiques depuis des générations et embrassaient la foi catholique. À Florissant dans le Missouri, ils étaient des membres actifs de la paroisse Saint-Ferdinand de Florissant et ceux du centre-ville de Saint-Louis à l’Université de Saint-Louis fréquentaient le Saint Francis Xavier College Church. Après l’émancipation, les paroissiens de la « chapelle colorée » du College Church ont plaidé pour la création de la paroisse Saint Elizabeth, la première paroisse catholique noire de Saint-Louis, qui a ouvert ses portes en 1873.

Des esclaves ont déjà assisté à des offices au Saint Francis Xavier College Church, probablement debout ou assis sur les bancs du fond. Cependant, en 1858, une galerie séparée étiquetée sur cette image comme la « 1ère chapelle jésuite nègre » a été établie dans l’église. Les catholiques noirs de Saint-Louis, y compris les esclaves des jésuites de l’Université de Saint-Louis, y ont prié pendant de nombreuses années. Henrietta Mills a épousé Charles F. Chauvin ici en 1860. Son acte de mariage la qualifiait d’« esclave de l’Université de Saint-Louis ».

En savoir plus sur l’histoire de sa famille

Les personnes tenues en esclavage par les jésuites ont toujours résisté à leur esclavage. Plusieurs ont échappé à leur servitude en s’enfuyant ou en achetant leur liberté et celle des membres de leur famille.

Matilda Hawkins Tyler a acheté sa propre liberté et celle de ses cinq fils entre 1849 et 1859.

En savoir plus sur leur histoire

Les jésuites ont continué à utiliser la main-d’œuvre asservie alors que la mission du Missouri devenait une vice-province en 1840 et une province en 1863. Au fur et à mesure que la présence jésuite aux États-Unis augmentait, les jésuites en vinrent à compter sur l’esclavage dans les églises, les écoles et les fermes du Kentucky, de la Louisiane et de l’Alabama.

Lorsque l’esclavage a été interdit dans le Missouri en janvier 1865, les jésuites du Missouri ont décidé de passer des contrats de rémunération avec les familles anciennement réduites en esclavage qui restaient. Certaines personnes ont continué à travailler pour le compte des jésuites pendant plusieurs décennies. D’autres se sont éloignés pour vivre plus près de la famille dont ils avaient été séparés et ont trouvé du travail à Florissant et dans la ville de Saint-Louis.

Cliquez sur l’image ci-dessous pour obtenir un PDF avec des informations sur la façon de déterminer si vous êtes un descendant du peuple jésuite tenu en esclavage dans le Missouri :

Cette recherche a été compilée par Kelly L. Schmidt, Sean Ferguson et Claire Peterson. Citation recommandée : Kelly L. Schmidt, Sean Ferguson et Claire Peterson, « Les esclaves de la province jésuite du Missouri », Projet « Esclavage, histoire, souvenir et réconciliation », 2020.

Mise à jour : Mars 2020

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